Archive des chroniques "Cybernotes de Bertrand Salvas", telles que publiées dans le magazine "Entracte"
de la Chambre des notaires du Québec et autres contributions en droit des technologies de l'information.

Septembre 2007 >>> Maman! Il y a une bête dans mon ordi!

Voilà maintenant sept ans que je vous entretiens de sujets technologiques en ces pages. Si l'écriture en est toujours aussi plaisante, la page blanche n'en demeure pas moins toujours aussi intimidante tant que l'étincelle de l'inspiration ne s'est pas produite. Ce mois-ci, je n'ai pas beaucoup de mérite car elle m'est venue toute seule. La semaine dernière en effet, en déballant le nouvel ordinateur acheté pour notre poste de réception, j'ai eu la surprise de voir un énorme insecte manifestement décédé glisser de la boîte du clavier. Notre célèbre ex-confrère George Brossard pourrait certainement mieux vous le décrire que moi, et peut-être même nommer le cadavre en question par son prénom. Je me contenterai de vous dire qu'il semblait sortir tout droit de l'Égypte ancienne où les scarabées verts jouissaient d'un statut particulier... Rien de tel dans mon bureau, où la bibitte a rapidement pris le chemin de la poubelle ! Mais elle m'aura au moins fait penser qu'il y avait un bon bout de temps que je ne vous avais pas parlé des virus !

La protection d'un ordinateur contre les virus est une véritable toile de Pénélope. Pourtant, à l'instar de la femme d'Ulysse, il ne faut jamais baisser les bras, d'où ma décision d'aborder à nouveau cette question même si vous vous dites très certainement que je radote. Les fabricants d'ordinateurs et les producteurs de logiciels l'ont bien compris; aussi faut-il vraiment le vouloir pour ignorer les rappels qui se multiplient lors de l'installation d'un nouveau poste. Windows, tout d'abord, par l'entremise de son centre de sécurité, nous avertira immédiatement de l'absence d'un logiciel anti-virus dans notre système par une icône près de l'horloge. Microsoft cherche donc à s'assurer que les systèmes soient protégés dès le départ, puisque, sans protection, quelques minutes sur le Web suffisent en général pour s'exposer à des ennuis sérieux. Ainsi le logiciel AVG, dont je crois vous avoir déjà vanté les mérites, vient-il d'être intégré d'office à la palette d'outils présents dans Windows Vista. Ensuite, dans de très nombreux cas, les ordinateurs neufs sont déjà équipés de licences d'essai de l'un ou l'autre des anti-virus les plus en vogue, comme Norton ou McAfee. Votre nouveau système jouit ainsi dès le départ d'un minimum de protection (bien que cette tactique doive à coup sûr plutôt être rangée dans la catégorie des opérations de mise en marché).

Le choix de votre logiciel antivirus est capital, avant tout par le degré de sécurité qu'il assurera à votre ordinateur. Mais la simplicité d'opération du produit ainsi que les exigences qu'il impose aux ressources de votre système sont également à ranger au rayon des points essentiels à prendre en considération dans votre évaluation des différentes options offertes sur le marché. Par exemple, certains produits, par ailleurs tout aussi efficaces qu'ils sont connus et respectés, me déplaisent souverainement à cause de leur lourdeur, c'est-à-dire de leur tendance à monopoliser inutilement le système et, par le fait même, à le ralentir dans la réalisation de ses autres tâches. De tels produits vous garderont donc en sécurité, mais pourront aussi vous rendre l'existence carrément misérable. Car en plus de voir votre processeur inutilement et excessivement employé, ces logiciels ont aussi tendance à vous infantiliser. Vous serez alors bombardés de messages et de fenêtres vous avisant que vous êtes en sécurité, que votre licence achève, que la mise à jour quotidienne vient d'être complétée, etc. Essayez donc de travailler à travers tout ça ! Alors à quoi bon avoir un ordinateur bien protégé si on ne peut pas s'en servir sans ressentir le besoin irrépressible de réciter une litanie de mots impossibles à répéter en ces pages ?

Les solutions les plus simples restent pourtant les meilleures. Votre logiciel devrait vous procurer, au minimum, des solutions de protection constantes qui surveillent les opérations courantes de votre ordinateur, comme la navigation sur le Web, l'échange de courriels ou encore les fonctions de clavardage, pour s'assurer que des virus ne s'y infiltrent pas. Il devrait aussi permettre une mise à jour régulière et automatique de son code et de sa banque de données de virus. Tout logiciel de ce genre utilise en effet une liste (ou bibliothèque) de virus avec laquelle il comparera les codes présents sur votre ordinateur pour identifier les codes malicieux. Certains autres, auxquels je compte m'intéresser de près, comportent en leur sein un simulateur qui leur permet de simuler en vase clos l'exécution d'un code non reconnu pour voir si un virus s'y développe (Bitdefender notamment). Ils pourront ainsi identifier les menaces non pas simplement par la façon dont elles sont codées, mais par celle dont elles se déroulent ! On n'arrête pas le progrès... Finalement, il est bien entendu primordial que votre antivirus puisse prendre les mesures nécessaires pour isoler et détruire les virus, et idéalement, réparer le code atteint sans nuire à l'opération du programme infecté. Pour revenir à mon analogie de départ, votre logiciel devra avoir un manuel sur les insectes, reconnaître le scarabée vert, et le mettre à la poubelle sans nuire au fonctionnement de votre clavier. Je suis tellement spirituel...

Mais j'entends déjà votre prochaine question : comment s'assurer qu'un logiciel rencontre toutes ces exigences sans avoir à en acheter plusieurs et à les tester soi-même ? Internet regorge de guides d'achat de toutes sortes, particulièrement en matière de logiciel. En tapant simplement « antivirus review » sur Google, vous trouverez plusieurs articles et bancs d'essais intéressants qui auront fait le travail pour vous. Il faut aussi savoir que des normes de fiabilité établies par des organismes indépendants existent en la matière. Les producteurs de logiciels peuvent donc s'y soumettre, passer les tests prescrits et obtenir des qualifications normalisées permettant de départager leurs produits.

Bonne rentrée, et à la prochaine !

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