Archive des chroniques "Cybernotes de Bertrand Salvas", telles que publiées dans le magazine "Entracte"
de la Chambre des notaires du Québec et autres contributions en droit des technologies de l'information.

Avril 2006 >>> Garçon ! L'addition s'il vous plaît !

Les serveurs d'application sont à votre service, sans demander de pourboire !


Saviez-vous que j'ai la réputation d'être un « gros tipeux » ? Pour le bénéfice de ceux qui ne connaîtrait pas cette expression disons que je suis assez généreux quand vient le temps de laisser un pourboire au restaurant. Ce n'est pas que je roule sur l'or, ni que je veuille impressionner la galerie, loin de là ! Mais je dois avouer que j'ai toujours eu de l'admiration pour ceux qui pratiquent le dur métier de serveur et qui, surtout, le font bien. Personnellement, je ne pourrais jamais arriver à jongler avec toutes ces commandes, à répondre aux demandes pressantes, incessantes et parfois déraisonnables d'une clientèle pas toujours polie, et à encaisser des reproches pour des situations que je ne peux contrôler. Hum... Finalement, à bien y penser, le portrait ressemble un peu à la pratique notariale, non ?

Revenons à nos moutons...


Il n'en demeure pas moins que le serveur doit pouvoir partager son attention entre plusieurs clients, recevoir les demandes au fur et à mesure où elles se présentent, et gérer les réponses afin d'optimiser le service. Pas surprenant que ce terme soit utilisé en informatique pour désigner l'ordinateur central d'un réseau, car c'est exactement ce qu'il est appelé à faire. Sur un réseau important, un serveur informatique pourra être affecté à certaines tâches spécifiques comme la gestion du courrier électronique, la mise en ligne de sites Web, la gestion de la documentation ou encore, sur un réseau plus restreint, à l'accomplissement simultané de toutes ces tâches.

Le serveur d'application désigne quant à lui un ordinateur réservé à une tâche très particulière : la centralisation des logiciels. Ainsi, dans un contexte local, les logiciels utilisés dans une entreprise ou un organisme donné seront installés seulement sur le serveur d'application plutôt que sur tous les postes informatiques. Les utilisateurs de ces postes accèdent donc au logiciel à partir de leur réseau, par le biais du serveur qui répond aux demandes de tous ces ordinateurs « clients » au fur et à mesure où elles sont formulées. Ce mode de fonctionnement est tout à fait transparent pour l'usager. Autrement dit, il n'y verra que du feu !

Plusieurs avantages en découlent pourtant, par exemple au niveau de la gestion des licences et des versions. Il sera en effet plus facile pour le responsable informatique de s'assurer de la conformité de l'organisme aux termes des licences d'utilisation qu'il détient et à la mise à jour périodique des applications si elles ne sont installées sur un seul serveur plutôt que sur plusieurs postes. Le contrôle de l'usage des logiciels par le personnel sera aussi facilité, et donc la sécurité du réseau, puisque seuls les logiciels autorisés pourront être installés sur le serveur par le responsable du réseau. L'installation d'applications sur les postes de travail devenant inutile, les dommages résultant de l'utilisation de logiciels non autorisés ou comportant un risque de sécurité potentiel peut donc être carrément bloquée.

Mais de façon générale, le serveur d'application peut devenir un atout commercial important lorsqu'il sort des limites d'une organisation locale pour s'attaquer au monde par le biais du Web. On parlera alors d'un Service Web. Grâce aux standards développés par le W3C1 et notamment au langage XML il est en effet possible d'utiliser à distance un logiciel installé sur un serveur externe, par Internet. Vous pouvez donc utiliser un logiciel à demande, selon votre utilisation ou à forfait, tout dépendant de l'offre de service de son promoteur.2

Donc, plus besoin d'installer, mettre à jour et supporter l'entretien d'un logiciel sur votre poste ou votre réseau. Vous pouvez vous contenter de payer des frais d'utilisation réguliers pour avoir toujours accès à un logiciel à jour, dont l'entretien est assuré par une équipe dédiée à cette tâche. Les développeurs de logiciels aiment également cette solution, car elle constitue une bonne façon de se prémunir contre le piratage.

Mais comme c'est toujours le cas, il y a toujours certains risques à prendre en compte. Un de ces risques tient bien sûr à la gestion des fichiers utilisés ou générés par ces applications, dont la confidentialité pourrait devoir être protégée. Il importe donc de s'assurer des conditions entourant la génération et l'entreposage de vos fichiers. Un autre risque serait d'utiliser un service Web émanant d'une organisation peu connue. Une imprudence à ce niveau pourrait avoir pour conséquence d'ouvrir toute grande la porte de votre réseau à du code malicieux, ou tout simplement maladroit, qui pourrait compromettre vos données et/ou votre système. L'usage par le personnel de tels services non validés par l'entreprise pourrait donc avoir des conséquences désastreuses. Mieux vaut alors se limiter aux applications émanant de sources connues ou fiables. La prudence a bien meilleur goût. Mais quoi qu'il en soit, les services Web restent un outil de choix dans le merveilleux monde de l'informatique. Alors nous aurons certainement l'occasion d'y revenir plus en détails !

La vidéo sur le Web : ce n'est plus un rêve !


Je me souviens d'une époque pas si lointaine où le téléchargement d'une vidéo de quelques minutes, et de qualité très approximative, pouvait accaparer un PC pendant plusieurs heures et où même l'utilisation de vidéo par transmission en transit (« streaming ») était tellement pénible qu'elle pouvait venir à bout de la patience de n'importe qui. Cette époque est tout à fait révolue et nous pouvons voir le Web exploser de contenus multimédia de grande qualité. Je plains vraiment ceux qui préfèrent encore se brancher à Internet par modem téléphonique, car ils se privent de contenus absolument hallucinants !

Dernier témoin de cette révolution vidéo, le site Google vidéo3. Et oui, le géant Google continue encore à repousser les limites de la diffusion de contenu sur Internet. Sa croissance est d'ailleurs si importante que plusieurs craignent qu'elle ne crée son propre Web parallèle, au détriment du développement d'un Internet classique. Mais ça c'est une autre histoire, ou une autre chronique...

En attendant, si vous avez un peu de temps à perdre en attendant l'arrivée d'un client, allez donc faire un tour sur Google vidéo. Les pages consacrées aux archives de la NARA4 valent particulièrement le détour puisqu'on y diffuse plusieurs documents inédits émanant de la NASA, ou datant de la seconde guerre mondiale. Un must pour tout amateur d'histoire, et une bonne indication de ce qui nous attend sur le Web.

À la prochaine !
1   Le World-Wide-Web consortium est un organisme sans but lucratif fondé pour promouvoir le développement de standards communs pour l'industrie informatique. On retrouve son site à l'adresse suivante : http://www.w3.org/

2   La version Web de Para-Maître est un bon exemple dans le domaine notarial.

3   http://video.google.com/

4   Archives nationales des États-Unis, http://video.google.com/nara.html

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